Petfood-Score ABCDE : attention danger !

Pourquoi un Petfood-Score ABCDE basé sur les étiquettes et les taux de glucides ne suffit pas pour juger un aliment pour animaux

L’évaluation de la qualité d’un aliment pour animaux repose sur de nombreux critères, bien au-delà d’une simple lecture des étiquettes et du calcul des taux de glucides. Pourtant, certains systèmes de notation simplistes, inspirés du Nutri-Score, tentent de classer les croquettes et pâtées pour chiens et chats en fonction de quelques paramètres arbitraires, souvent mal interprétés. Dans cet article, nous expliquons pourquoi un petfood-score ABCDE basé uniquement sur l’analyse des étiquettes et des glucides peut induire les propriétaires d’animaux en erreur.

1. Les étiquettes : une source d’information limitée et trompeuse

Les fabricants d’aliments pour animaux doivent respecter une réglementation stricte en matière d’étiquetage, mais cela ne signifie pas que toutes les informations nécessaires y figurent. Voici quelques limites majeures :

Les pourcentages analytiques sont insuffisants : Les étiquettes indiquent les taux de protéines, lipides, fibres, cendres et humidité, mais elles ne précisent pas l’origine et la qualité des ingrédients. Une croquette riche en protéines peut contenir des protéines végétales peu digestibles pour les carnivores, alors qu’un aliment avec moins de protéines, mais d’origine animale de haute qualité, peut être bien plus adapté.
Les teneurs en nutriments ne renseignent pas sur leur biodisponibilité : Un même taux de calcium ou de phosphore peut être parfaitement équilibré dans une formule ou poser un problème d’absorption selon la source de minéraux utilisés.
Le marketing joue un rôle : Certains termes comme « riche en viande » ou « sans céréales » sont souvent utilisés pour séduire le consommateur, sans que cela garantisse une meilleure qualité nutritionnelle.

2. Le taux de glucides : un indicateur mal compris

Beaucoup de classements en nutrition animale attribuent une note négative aux aliments contenant un taux de glucides jugé « élevé ». Pourtant, ce critère est à relativiser pour plusieurs raisons :

L’importance du taux de glucides varie selon l’espèce : Les chats sont des carnivores stricts et ont une faible capacité à métaboliser de grandes quantités de glucides, mais les chiens sont des carnivores opportunistes qui peuvent mieux les utiliser.
Tous les glucides ne sont pas équivalents : L’amidon des pommes de terre, du riz ou des légumineuses a des effets très différents sur la digestion et la glycémie. De plus, certains glucides jouent un rôle important dans la texture et la conservation des croquettes.
Une faible teneur en glucides ne garantit pas une alimentation équilibrée : Un aliment peut être pauvre en glucides, mais déséquilibré en acides aminés essentiels, en minéraux ou en acides gras.

3. L’importance de la formulation et du profil nutritionnel global

Au lieu de se fier uniquement aux taux affichés sur une étiquette, une véritable évaluation nutritionnelle d’un aliment doit prendre en compte :

La digestibilité des ingrédients : Un aliment peut contenir 40 % de protéines, mais si elles proviennent principalement de pois ou de gluten de maïs, leur assimilation sera médiocre pour un carnivore.
L’équilibre en acides aminés, acides gras et micronutriments : Un bon aliment doit fournir tous les nutriments essentiels en respectant les besoins spécifiques de l’espèce et du stade de vie de l’animal (croissance, entretien, gestation, etc.).
Les études de digestibilité et les tests d’alimentation : Un bon fabricant réalise des tests en laboratoire et en conditions réelles pour s’assurer que l’aliment est bien assimilé par les animaux et ne provoque pas de carences ou d’effets indésirables.

4. Vers une approche plus fiable pour évaluer l’alimentation animale

Plutôt que de se fier à un score ABCDE simpliste, il est préférable d’adopter une approche plus complète et scientifique :

Analyser la liste des ingrédients en tenant compte de leur qualité et digestibilité.
Vérifier les garanties nutritionnelles et le respect des recommandations des instances vétérinaires (FEDIAF, NRC, AAFCO).
Observer l’état de santé général de l’animal (poids, digestion, pelage, vitalité) en fonction de son alimentation.
Prendre en compte les retours d’expériences des vétérinaires et des nutritionnistes spécialisés en alimentation animale.

L’évaluation d’un aliment pour animaux ne peut pas se réduire à une simple note basée sur des critères limités. Un petfood-score ABCDE fondé uniquement sur les étiquettes et le taux de glucides est une simplification trompeuse, qui ne tient pas compte de la complexité de la nutrition animale. Pour offrir à son animal une alimentation réellement adaptée, mieux vaut s’appuyer sur des analyses complètes et l’avis de professionnels spécialisés.

La qualité d’un aliment ne se résume pas à un score

Classer les croquettes et pâtées avec un système de notation basique peut sembler attractif pour les consommateurs, mais cela ne garantit pas un choix éclairé. Une analyse approfondie des ingrédients, du profil nutritionnel et de la digestibilité est indispensable pour s’assurer qu’un aliment est adapté à son animal. En nutrition animale, comme en nutrition humaine, il n’existe pas de solution universelle, et chaque animal a des besoins spécifiques qui doivent être pris en compte avec rigueur.

Surtout, ne vous fiez pas à des publications sur les réseaux sociaux pour changer l’alimentation de vos animaux !